mardi 11 février 2014

Le grand WHOUUUUUUUUUUUUUUUSH !



La carapace que vous vous reconnaissez parfois endosser malgré vous va bien au-delà de ce que vous pouvez imaginer. Elle crée un voile fin, mais totalement impénétrable entre vous et vous, entre le Royaume et vous, qui change la réalité en cauchemar de souffrance sans cesse redoutée et de plaisir sans cesse recherché. 

Si le masque, le personnage est remis à sa place, si l'ego est clairement vu pour ce qu'il est - pure pensée apparaissant dans le ciel de la conscience - il peut arriver que soudain le voile tombe, il peut arriver que vous deviennent perceptibles ces intervalles atemporels entre chaque perception, entre chaque pensée. 

Il est possible que le Silence de la Présence alors vous décoiffe, dans la pure ouverture que vous êtes, soudain mise à nu, en plein jour. Il est possible que ce grand Whouuuuuush vous fasse tressaillir de bonheur, d'une intensité face à laquelle tout le reste n'est que paille. Il est possible que vous preniez goût à cette clarté, goût au parfum de la vérité, et que peu à peu le mensonge cristallisé de l'ego, le voile d'un moi séparé totalement inexistant - et pourtant si convaincant pour l'esprit raisonnant la totalité du monde et de la vie à partir de cette pensée racine  -, il est possible que cette persistante illusion d'optique de la conscience cède naturellement la place à la véritable nature de l'esprit, qui est absolue liberté, bonheur inouï, pure unicité, joie parfaite, vibrante, sans objet. 

Cela demande un acharnement face au mensonge, cela demande un formidable élan vers la vérité que bien peu possèdent, mais le fruit ne tombe qu'à maturité et vous ne tirez pas sur une fleur pour qu'elle pousse. Tant que le voile demeure, la souffrance joue son rôle d'appel, d'irritante invitation de la Beauté, de la Paix au cœur même du désastre. 

La brûlure par laquelle "un être" - l'Etre ! - libre et infini se réduit à peau de chagrin, est l'appel sourd, persistant, puis assourdissant de sa Vérité, de la lumière infiniment simple d'où toute velléité, toute appropriation, toute espèce d'emprise est simplement, et par amour, anéantie.